Elles sont engageantes, les premières projections du projet qui vise à renforcer les groupes motopropulseurs des navires de pêche avec des batteries.
L’instrumentation du chalutier lorientais Naoned (armement APAK) et la collecte de données réelles en mer a permis de simuler plusieurs scénarios d’hybridation parallèle avec des gains significatifs :
- Réduction de consommation : 22 à 25%
- Réduction des émissions de NOx : jusqu’à 40%
- Gains supplémentaires grâce à l’optimisation du chalut de fond : + 5%
Fort de ces résultats présentés lors du dernier salon ITECHMER, le CRPMEM Bretagne s’est récemment engagé sur le portage de la deuxième étape du projet. Navire polyvalent de 23 mètres construit en 1999, le Naoned est confirmé comme démonstrateur, avec un retrofit complet prévu fin 2026-début 2027, suivi d’une campagne d’essais en mer instrumentée en 2027. L’investissement dans le projet HYBA phase 2 est évalué à 2,3 M€, dont 1,3 M€ de recherche et développement. En bonne voie, son financement devrait favoriser la décarbonation des navires de pêche en France.
Un jumeau numérique
Au cœur de la stratégie du projet, la démarche de digitalisation complète du process est dans le même temps approfondie avec le développement progressif de l’outil EcoBoatTwin qui enrichit progressivement une modélisation 3D des navires de pêche. Cette approche « Smart Yard » de maîtrise du prix de revient des navires est motivée par la répartition estimée des coûts, soit 40% liés aux composants du groupe motopropulseur hybride et 60% au travail du chantier naval.
C’est pourquoi quatre autres navires font ainsi l’objet d’une capture 3D (scan et vidéo), d’une modélisation numérique et d’une simulation énergétique. Deux chalutiers en Manche, ainsi que deux chalutiers en Méditerranée, tous issus de chantiers différents. L’objectif : standardiser le retrofit hybride, en optimisant coûts, délais et qualité.